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L’angklung américain: spectre d’une rencontre coloniale oubliée - Concours de conférences de la SQRM

Société québécoise de recherche en musique
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90 views 4 years ago
Une conférence de Laurent Bellemare, finaliste au Concours de conférences 2021 de la Société québécoise de recherche en musique. En 1900, la compagnie américaine J.C. Deagan Company spécialisée en xylophones, a breveté l’invention du Deagan Organ Chime, un carillon d’aérophones en métal plaqué de nickel. Composé d’une série d’instruments détachables et correspondant chacun à une note, l’instrument se joue en faisant trembler chaque unité. Le son cristallin qui en résulte est produit par la vibration de l’air dans de petits tubes d’orgues accordés sur une fréquence et ses octaves supérieures. Aujourd’hui, cet instrument a survécu à la dissolution de sa compagnie mère comme une curiosité de l’histoire de la facture instrumentale américaine. Toutefois, la conception du Deagan Organ Chime suggère une origine antérieure en raison de sa ressemblance quasiment identique à l’angklung d’Indonésie, un type de percussion en bambou omniprésent à travers l’ …...more
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L’angklung américain: spectre d’une rencontre coloniale oubliée - Concours de conférences de la SQRM
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2021Jun 8
Une conférence de Laurent Bellemare, finaliste au Concours de conférences 2021 de la Société québécoise de recherche en musique. En 1900, la compagnie américaine J.C. Deagan Company spécialisée en xylophones, a breveté l’invention du Deagan Organ Chime, un carillon d’aérophones en métal plaqué de nickel. Composé d’une série d’instruments détachables et correspondant chacun à une note, l’instrument se joue en faisant trembler chaque unité. Le son cristallin qui en résulte est produit par la vibration de l’air dans de petits tubes d’orgues accordés sur une fréquence et ses octaves supérieures. Aujourd’hui, cet instrument a survécu à la dissolution de sa compagnie mère comme une curiosité de l’histoire de la facture instrumentale américaine. Toutefois, la conception du Deagan Organ Chime suggère une origine antérieure en raison de sa ressemblance quasiment identique à l’angklung d’Indonésie, un type de percussion en bambou omniprésent à travers l’archipel sud-est asiatique. Jamais explicitement référenciée par la compagnie, la clé de cette rencontre se trouve peut-être dans la dissémination des cultures d’ailleurs en Amérique à l’époque coloniale. Cet article tente de rapprocher l’invention de cet instrument avec l’événement culturel majeur qu’a été l’Exposition universelle de 1893 à Chicago. Étant donné la grande popularité du village javanais lors de cette foire ainsi que son impact décisif sur l’imaginaire collectif américain, il est peu probable que la création du Deagan Organ Chime au tournant du siècle soit issue d’une simple coïncidence. Effectivement, les photos d’archives démontrent la présence abondante des angklung de bambou lors de l’Exposition. Conçu comme une reproduction d’une plantation de thé javanaise typique de la conquête hollandaise, le village javanais de l’exposition comptait également de nombreux artisans à même de produire des objets matériels vendus sur place. De plus, de nombreux artéfacts issus de cet événement majeur ont été légués au Musée Field de Chicago. Ces éléments rendent ainsi plausible la dissémination d’exemplaires d’angklung à travers Chicago au lendemain de l’exposition. La compagnie J.C Deagan ayant elle-même son siège social dans cette ville, seule l’histoire légale du Deagan Organ Chime brouille les racines sud-est asiatiques de l’instrument. Pour visionner les autres conférences finalistes du concours de conférences de la SQRM :    • Finale du concours de conférences de la SQ...   Pour en voir plus de la SQRM :    / @sqrm.rechercheenmusique  

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